Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
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Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
Il avait eut une brillante idée. Brillante. Vraiment. Pour le coup, il se serait lui-même tapé la tête contre la première surface dure venue. N’était sa fierté qui l’empêchait d’agir ainsi, il était surtout déconcerté par la chaleur écrasante qui lui imposait des trésors de résistance. Des jours qu’il marchait, voyageant avec le stricte nécessaire obtenu en pillant ses victimes et en troquant quelques objets obtenus de la même manière contre un petit nécessaire relativement… peu consistant. Il n’y avait là-dedans qu’une gourde d’eau à moitié vide dont le contenu devait désormais être aussi brûlant que le sol, la cape qu’il avait prise à son père, le jour de sa mort et d’autres petites choses du genre. Pas de vivre, rien pour guérir d’éventuelles blessures. Il ne pensait pas finir en mauvaise posture, alors à quoi cela lui aurait-il servi ?
Au final, il avait juste eut une bonne idée en prenant un foulard rouge avec lui. Il n’aurait jamais songé s’en servir de la sorte, mais malgré tout il l’avait noué autour de sa tête pour tenir ses cheveux. Parce que la brillante idée qu’il maudissait, c’était celle qui l’avait mené dans le trou du cul du monde. Son enfer personnel. Mais contre toute attente, ledit enfer ne comptait pas le moindre boulet agaçant, pas le moindre perdant inutile, non, c’était juste une immense étendue désertique qui lui riait au visage. Lui, l’habitant des neiges… menaçait de ployer l’échine sous la cruauté d’un soleil de plomb. Le visage ruisselant de sueur, le corps lourd et moite, il se sentait l’envie de se dévêtir mais il avait la peau trop sensible aux rayons du soleil et il ne tenait pas tellement à finir par faire concurrence avec les écrevisses. Ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait.
Le simple fait de marcher était devenu une véritable torture. Il devait se faire violence pour mettre un pas devant l’autre, le paysage, l’horizon, se troublait, semblait tanguer de droite et de gauche sous l’effet de sa marche devenue maladroite, hésitante et malhabile. Il avait chaud. Tellement chaud. L’air en lui-même était épais, brûlant, semblant lui enflammer les voies respiratoires. Et puis il y avait le vent. Ce n’était pas comme celui du blizzard. Pour un néophyte, il n’y avait aucune différence. Un Osmonien n’y verrait que du feu, mais lui il avait vécu aux cœurs des tempêtes de neiges, et il savait. Le vent de ces terres arides étaient dangereux, corrosifs. Il partait à l’assaut de son corps, lui giflant le visage, insinuant des grains de sables et de poussière dans ses yeux, tant et si bien qu’il avançait avec un morceau de tissu sur les yeux, il l’avait trou au préalable, de peu, de rien, mais suffisamment pour y voir quelque chose. C’était un vent qui le malmenait, le ballottait de droite et de gauche. Et le résultat était là : Il était perdu.
Lui, le léopard des neiges qui savait toujours où il avait été… était perdu. Impossible de savoir s’il ne tournait pas en rond, si cet arbre rachitique qu’il avait aperçu au cœur d’une nouvelle tempête de sable était le même que quelques kilomètres plus tôt. Et puis quand bien même c’était le cas, que pourrait-il y faire ? Le vent s’était calmé, pour le moment, n’attendant que la bonne occasion pour revenir, plus fort, plus vicieux. Pour une fois, l’idée d’abandonner l’avait effleuré. S’arrêter, s’allonger sous ce soleil ardent et rester là, attendre que le temps passe. Mais il était prédateur. Ce ne serait pas un vulgaire vent qui aurait sa peau, pas après des dizaines de meurtres au terme de combats acharnés où sa vie était mise en jeu. Non, il ne serait la victime de personne. Sûrement pas du destin ni de la nature. Il se battrait, jusqu’au bout.
Aussi, lorsqu’il aperçu une oasis à l’horizon, petit coin de paradis dans cet enfer implacable, il se crut victime d’une hallucination. Il s’autorisa un sourire. Ou ce qui s’en approchait le plus, autrement dit : le coin de ses lèvres se releva très légèrement tandis que, oubliant toute dignité, il s’élança. Il manqua s’étaler une ou deux fois, lorsque ses jambes refusèrent de le porter dans cet effort excessif alors que cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas mangé. Et oui, parce que dans son ignorance Allen avait cru qu’il trouverait des proies dans ce coin du monde. Hors la chaleur l’avait à ce point abruti que même si on lui avait mit un nouveau né sous le nez, il aurait été bien incapable de trouver la force de se jeter à sa poursuite. Mais la seule vue de ce point d’eau lui avait redonné la force de s’élancer. Ce qu’il fit, courant comme il put pour rejoindre ce coin de repos inespéré.
Il se trouvait à moins de cinq mètres de l’oasis lorsqu’une forme compacte le percuta de plein fouet. Surpris, ne s’y attendant pas le moins du monde, il fut emporté par l’élan de son assaillant, percutant le sol au moment même où il changeait, son corps se métamorphosant à une allure vertigineuse. Il avait de bons reflex, surtout en cas de danger, or là il se sentait particulièrement menacé. Le léopard des neiges qui se teint face à son assaillant n’avait rien de docile. Le poil hérissé au possible malgré la chaleur écrasante, les pattes bien campées dans une position de combat immédiat, une rage brillante luisant dans les yeux d’un bleu glacial tandis qu’il feulait violemment à la figure d’un… d’une hyène.
Un rire grinçant répondit à son feulement. Le son lui vrilla les nerfs et il gronda, agitant sa queue panachée avec humeur tandis qu’ils entamaient lentement un cercle. L’animal ricanait, s’agitait… désordonnée mais apparemment sûre d’elle. Rien d’étonnant : elle était sur son territoire, et il était évident que le fauve qu’elle avait en face n’était pas chez lui et abruti par une chaleur qu’il ne pouvait supporter. D’ailleurs elle devenait si prenante à cause de cette fourrure étouffante qui l’entourait. Il devait écourter le combat au risque de finir par perdre connaissance, la chaleur était trop forte, trop étouffante et il n’était pas habitué à de telles températures. Le pire c'était qu’il y avait de l’eau juste à côté de lui, comme le paradis inaccessible ou encore trop loin.
Instant d’inattention. Erreur.
La hyène bondit, profitant de sa légère distraction pour fondre sur sa proie. Malheureusement Allen était trop vif, habitué à évoluer sur un terrain qui n’avait rien de plane ou de dur, il avait les muscles développés en conséquences. Et les alentours de l’oasis étaient plus tassés que le désert en lui-même, la surface était dur, plus évident pour les déplacements. Les mâchoires de la hyène claquèrent dans le vide tandis que celles du félin se refermaient sur une patte vulnérable. Un glapissement de douleur lui répondit et il glissa sur le côté, évitant la masse encore en mouvement de son adversaire. Allen gronda, ses babines se retroussant légèrement sur les crocs incurvés tandis qu’il feulait.
Ce fut à son tour de bondir, il se dressa sur ses pattes arrières, suffisamment pour donner un coup de patte aux griffes sorties. L’autre glissa sous sa patte, en profita pour lui coller un coup de dent à l’épaule, ses crocs ouvrant une estafilade qui trempa de rouge sa fourrure blanche. Vif et brutal, il se retourna, arquant son corps selon un angle impressionnant, referma ses crocs sur la nuque, enfonçant ses crocs dans la chair tendre. Impitoyable, il secoua la tête tandis que la hyène tentait de se soustraire à son emprise, se débattant avec frénésie, ses griffes labourant aussi bien le sable que la première surface venue. Heureusement les félins n’étaient pas en reste et sa fourrure le gardait à l’abri des tentatives de le griffer tandis que, d’un mouvement brusque, il brisa la nuque épaisse et solide d’une torsion calculée et laissa choir le corps flasque sur le sol du désert.
Récupérant sa forme humaine, il s’accroupit à côté du cadavre et l’observa d’un air impassible. La plaie de son épaule droite semblait le laisser indifférent tandis que son regard détaillait avec une attention particulière le nouvel animal qu’il avait sous les yeux. Il pouvait mettre un nom dessus mais guère plus. Le corps était trapu, tout en muscle épais et puissant, l’arrière train était bas et le pelage était marron tacheté, une crinière mince marquant son dos. La tête était nue, mettant en valeur une mâchoire carrée et puissante dont il avait put tester l’efficacité de visu. Mais le sang qu’il avait encore dans la bouche… il mourrait de faim et il avait un beau paquet de viande sous les yeux. C’était tentant. Il n’était pas nécrophage ni même un charognard seulement quand on a faim et rien d’autre sous la main, on ne fait pas autrement.
Serrant les mâchoires, Allen reprit sa forme animal et traîna le corps jusqu’à se rapprocher de l’ombre d’un des palmiers de l’oasis puis, hésitant encore l’espace d’une seconde… entama un repas. « Je ne suis pas acculé. J’ai faim et je me repais du cadavre du perdant, c’est légitime. Il est devenu une proie. Ma proie. »Satisfait et repus, le léopard ne laissa qu’un tas d’os rougis par le sang, un cuir épais et pelucheux et encore un peu de viande, son estomac ne pouvait supporter plus d’aliments. Il se lécha les lèvres rougies par le sang, se lava intégralement avec une méticulosité glissant vers l’obsession mais c’était une manière comme une autre de se calmer, un passage oblige suite à un combat, c’était un moment de détente. Il en profita pour lécher sa blessure, la laver attentivement puisqu’il n’avait rien pour s’en occuper.
Il s’éloigna quelques peu, rejoignant un autre coin d’ombre où il s’allongea pour dormir après le repas qu’il venait de s’offrir et l’effort fourni. Il était fatigué. Seulement, une fois endormie, il n’intégra pas un facteur pourtant logique : à mesure que la journée avançait, l’ombre, elle, se déplaçait. En l’espace d’une petite heure, il se retrouva de nouveau exposé aux rayons du soleil, mais plongé dans les limbes des rêves ou quelque chose approchant, il ne se réveilla pas. Et les rayons poursuivaient leur dur labeur, frappant son corps alanguis sous le soleil brûlant, réchauffant sa silhouette couverte d’une épaisse fourrure. S’il ne bougeait pas très vite, il allait finir malade, mais trop fatigué, il n’avait nul conscience de son erreur.
Au final, il avait juste eut une bonne idée en prenant un foulard rouge avec lui. Il n’aurait jamais songé s’en servir de la sorte, mais malgré tout il l’avait noué autour de sa tête pour tenir ses cheveux. Parce que la brillante idée qu’il maudissait, c’était celle qui l’avait mené dans le trou du cul du monde. Son enfer personnel. Mais contre toute attente, ledit enfer ne comptait pas le moindre boulet agaçant, pas le moindre perdant inutile, non, c’était juste une immense étendue désertique qui lui riait au visage. Lui, l’habitant des neiges… menaçait de ployer l’échine sous la cruauté d’un soleil de plomb. Le visage ruisselant de sueur, le corps lourd et moite, il se sentait l’envie de se dévêtir mais il avait la peau trop sensible aux rayons du soleil et il ne tenait pas tellement à finir par faire concurrence avec les écrevisses. Ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait.
Le simple fait de marcher était devenu une véritable torture. Il devait se faire violence pour mettre un pas devant l’autre, le paysage, l’horizon, se troublait, semblait tanguer de droite et de gauche sous l’effet de sa marche devenue maladroite, hésitante et malhabile. Il avait chaud. Tellement chaud. L’air en lui-même était épais, brûlant, semblant lui enflammer les voies respiratoires. Et puis il y avait le vent. Ce n’était pas comme celui du blizzard. Pour un néophyte, il n’y avait aucune différence. Un Osmonien n’y verrait que du feu, mais lui il avait vécu aux cœurs des tempêtes de neiges, et il savait. Le vent de ces terres arides étaient dangereux, corrosifs. Il partait à l’assaut de son corps, lui giflant le visage, insinuant des grains de sables et de poussière dans ses yeux, tant et si bien qu’il avançait avec un morceau de tissu sur les yeux, il l’avait trou au préalable, de peu, de rien, mais suffisamment pour y voir quelque chose. C’était un vent qui le malmenait, le ballottait de droite et de gauche. Et le résultat était là : Il était perdu.
Lui, le léopard des neiges qui savait toujours où il avait été… était perdu. Impossible de savoir s’il ne tournait pas en rond, si cet arbre rachitique qu’il avait aperçu au cœur d’une nouvelle tempête de sable était le même que quelques kilomètres plus tôt. Et puis quand bien même c’était le cas, que pourrait-il y faire ? Le vent s’était calmé, pour le moment, n’attendant que la bonne occasion pour revenir, plus fort, plus vicieux. Pour une fois, l’idée d’abandonner l’avait effleuré. S’arrêter, s’allonger sous ce soleil ardent et rester là, attendre que le temps passe. Mais il était prédateur. Ce ne serait pas un vulgaire vent qui aurait sa peau, pas après des dizaines de meurtres au terme de combats acharnés où sa vie était mise en jeu. Non, il ne serait la victime de personne. Sûrement pas du destin ni de la nature. Il se battrait, jusqu’au bout.
Aussi, lorsqu’il aperçu une oasis à l’horizon, petit coin de paradis dans cet enfer implacable, il se crut victime d’une hallucination. Il s’autorisa un sourire. Ou ce qui s’en approchait le plus, autrement dit : le coin de ses lèvres se releva très légèrement tandis que, oubliant toute dignité, il s’élança. Il manqua s’étaler une ou deux fois, lorsque ses jambes refusèrent de le porter dans cet effort excessif alors que cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas mangé. Et oui, parce que dans son ignorance Allen avait cru qu’il trouverait des proies dans ce coin du monde. Hors la chaleur l’avait à ce point abruti que même si on lui avait mit un nouveau né sous le nez, il aurait été bien incapable de trouver la force de se jeter à sa poursuite. Mais la seule vue de ce point d’eau lui avait redonné la force de s’élancer. Ce qu’il fit, courant comme il put pour rejoindre ce coin de repos inespéré.
Il se trouvait à moins de cinq mètres de l’oasis lorsqu’une forme compacte le percuta de plein fouet. Surpris, ne s’y attendant pas le moins du monde, il fut emporté par l’élan de son assaillant, percutant le sol au moment même où il changeait, son corps se métamorphosant à une allure vertigineuse. Il avait de bons reflex, surtout en cas de danger, or là il se sentait particulièrement menacé. Le léopard des neiges qui se teint face à son assaillant n’avait rien de docile. Le poil hérissé au possible malgré la chaleur écrasante, les pattes bien campées dans une position de combat immédiat, une rage brillante luisant dans les yeux d’un bleu glacial tandis qu’il feulait violemment à la figure d’un… d’une hyène.
Un rire grinçant répondit à son feulement. Le son lui vrilla les nerfs et il gronda, agitant sa queue panachée avec humeur tandis qu’ils entamaient lentement un cercle. L’animal ricanait, s’agitait… désordonnée mais apparemment sûre d’elle. Rien d’étonnant : elle était sur son territoire, et il était évident que le fauve qu’elle avait en face n’était pas chez lui et abruti par une chaleur qu’il ne pouvait supporter. D’ailleurs elle devenait si prenante à cause de cette fourrure étouffante qui l’entourait. Il devait écourter le combat au risque de finir par perdre connaissance, la chaleur était trop forte, trop étouffante et il n’était pas habitué à de telles températures. Le pire c'était qu’il y avait de l’eau juste à côté de lui, comme le paradis inaccessible ou encore trop loin.
Instant d’inattention. Erreur.
La hyène bondit, profitant de sa légère distraction pour fondre sur sa proie. Malheureusement Allen était trop vif, habitué à évoluer sur un terrain qui n’avait rien de plane ou de dur, il avait les muscles développés en conséquences. Et les alentours de l’oasis étaient plus tassés que le désert en lui-même, la surface était dur, plus évident pour les déplacements. Les mâchoires de la hyène claquèrent dans le vide tandis que celles du félin se refermaient sur une patte vulnérable. Un glapissement de douleur lui répondit et il glissa sur le côté, évitant la masse encore en mouvement de son adversaire. Allen gronda, ses babines se retroussant légèrement sur les crocs incurvés tandis qu’il feulait.
Ce fut à son tour de bondir, il se dressa sur ses pattes arrières, suffisamment pour donner un coup de patte aux griffes sorties. L’autre glissa sous sa patte, en profita pour lui coller un coup de dent à l’épaule, ses crocs ouvrant une estafilade qui trempa de rouge sa fourrure blanche. Vif et brutal, il se retourna, arquant son corps selon un angle impressionnant, referma ses crocs sur la nuque, enfonçant ses crocs dans la chair tendre. Impitoyable, il secoua la tête tandis que la hyène tentait de se soustraire à son emprise, se débattant avec frénésie, ses griffes labourant aussi bien le sable que la première surface venue. Heureusement les félins n’étaient pas en reste et sa fourrure le gardait à l’abri des tentatives de le griffer tandis que, d’un mouvement brusque, il brisa la nuque épaisse et solide d’une torsion calculée et laissa choir le corps flasque sur le sol du désert.
Récupérant sa forme humaine, il s’accroupit à côté du cadavre et l’observa d’un air impassible. La plaie de son épaule droite semblait le laisser indifférent tandis que son regard détaillait avec une attention particulière le nouvel animal qu’il avait sous les yeux. Il pouvait mettre un nom dessus mais guère plus. Le corps était trapu, tout en muscle épais et puissant, l’arrière train était bas et le pelage était marron tacheté, une crinière mince marquant son dos. La tête était nue, mettant en valeur une mâchoire carrée et puissante dont il avait put tester l’efficacité de visu. Mais le sang qu’il avait encore dans la bouche… il mourrait de faim et il avait un beau paquet de viande sous les yeux. C’était tentant. Il n’était pas nécrophage ni même un charognard seulement quand on a faim et rien d’autre sous la main, on ne fait pas autrement.
Serrant les mâchoires, Allen reprit sa forme animal et traîna le corps jusqu’à se rapprocher de l’ombre d’un des palmiers de l’oasis puis, hésitant encore l’espace d’une seconde… entama un repas. « Je ne suis pas acculé. J’ai faim et je me repais du cadavre du perdant, c’est légitime. Il est devenu une proie. Ma proie. »Satisfait et repus, le léopard ne laissa qu’un tas d’os rougis par le sang, un cuir épais et pelucheux et encore un peu de viande, son estomac ne pouvait supporter plus d’aliments. Il se lécha les lèvres rougies par le sang, se lava intégralement avec une méticulosité glissant vers l’obsession mais c’était une manière comme une autre de se calmer, un passage oblige suite à un combat, c’était un moment de détente. Il en profita pour lécher sa blessure, la laver attentivement puisqu’il n’avait rien pour s’en occuper.
Il s’éloigna quelques peu, rejoignant un autre coin d’ombre où il s’allongea pour dormir après le repas qu’il venait de s’offrir et l’effort fourni. Il était fatigué. Seulement, une fois endormie, il n’intégra pas un facteur pourtant logique : à mesure que la journée avançait, l’ombre, elle, se déplaçait. En l’espace d’une petite heure, il se retrouva de nouveau exposé aux rayons du soleil, mais plongé dans les limbes des rêves ou quelque chose approchant, il ne se réveilla pas. Et les rayons poursuivaient leur dur labeur, frappant son corps alanguis sous le soleil brûlant, réchauffant sa silhouette couverte d’une épaisse fourrure. S’il ne bougeait pas très vite, il allait finir malade, mais trop fatigué, il n’avait nul conscience de son erreur.
[J'espère que ça te plait ><, si pas, n'hésites pas à le dire et je m'en occuperais ^^]
Allen D.- Infinien~Eternal Snow
- Messages : 36
Date d'inscription : 23/04/2010
Age : 32
Qui suis je?
Orientation sexuelle: Bisexuel
Quêtes/RP:
Relations ennemies/ parentées/ en couple avec:
Re: Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
- « Meurs ! »
Charmant, n'est-ce pas ? L'impératif retentit, se répandant en un écho titanesque et semblait...fondre droit sur lui. Mais revenons quelques jours plus tôt, voulez-vous ? Il faut tout d'abord expliquer le contexte de ce cri, invitation pacifique à la mort.
Un homme couvert des pieds à la tête trouvait son chemin dans une ruelle d'une des rares cités du désert. Il traversa un marché noir puis monta un escalier dont les petites marches de pierre lisse s'escaladaient rapidement. Il passait comme une ombre fantomatique, à l'insu des habitants qui discutaient entre eux, des enfants qui jouaient à se faire peur...
Une capuche recouvrait le visage de l'individu qui se faufilait sans mal et avec une agilité remarquable derrière le dos du peuple. Il lui était déjà arrivé de voler une clé (correspondant à un coffre fort cachant un trésor d'état) attachée à la ceinture d'un monarque de la cité qui embrassait sa femme dans un jardin sans qu'il s'en aperçoive. Une aubaine ! Et quelle audace...
Notre ami s'arrêta soudain devant une porte au bois usé et dont les gonds, lorsqu'il frappa, frémirent d'angoisse, mais surtout de vieillesse. On lui ouvrit, comme il était de coutume. C'était la demeure d'un chef de clan qui lui demandait ce jour-là un service de toute urgence. Un coup d'œil suffit à Samaël pour photographier la pièce plongée dans une semi-obscurité plutôt engageante. N'était-il pas un maître de l'ombre à présent ?
Pour tout meuble, il se trouvait une table en bois sombre et noueux ainsi que deux chaises. Sur l’une d’elle était assis un homme d’une quarantaine d’années au teint bronzé et buriné par les sables du temps. Il avait de longs cheveux noirs et attachés, un habit simple mais noble que ne manqua pas de remarquer le jeune mercenaire, car les manches de sa tunique étaient décorées de fins fils d’or. Le vétéran lui intima l’ordre de s’asseoir par un simple geste de la main. Notre ami prit place en face de lui avec aisance et sans un bruit. Il attendait à présent que l’homme prit la parole, ce qui advint bien assez tôt. La voix était légèrement rauque, grave et à dire vrai, assurée.
« J’ai une mission pour vous…
- Je m’en doute, répondit simplement son interlocuteur attentif.
- Cette nuit, à l’heure où la lune noire rendait un culte aux ténèbres, quatre hommes se sont introduits dans ma demeure. J’ignore encore comment ils ont réussi à passer ma garde, apparemment de la poudre de sommeil à effet instantané, et ils ont dérobé l’amulette du Dieu Khan enfermée dans un coffre secret. Je ne sais pas qui ils sont, mais je vous demanderai de retrouver mon bien et de châtier leur témérité.
- Votre demande a été entendue. Le travail sera fait. Un délai particulier ?
- Le plus rapidement possible. Un montant ?
- 400 Shiros.
- Bien. Ils vous seront remis, votre tâche accomplie. »
Le chef jaugea l’homme encapuchonné dont il ne distinguait qu’une bouche fine qui laissait sortir des mots soufflés, à peine audibles. Samaël prit congé et sortit, les termes du contrat dans la tête. Il réfléchissait déjà à toute allure et de quelle manière il allait procéder. Les effets personnels qu’il devrait emporter pour ne pas trop s’alourdir, à quelle distance pouvait se trouver ces voleurs à cette heure…il tenta de se mettre à leur place. Ils avaient dû prendre la première route marchande et s’enfoncer par la suite dans le désert où ils devaient sans doute avoir une cache ou quelque chose d’approchant. Satisfait, il remplit une outre d’eau à une fontaine, vérifia son équipement qui se composait d’armes en grande partie. Il n’aurait pas besoin d’affaires supplémentaires, ainsi il se transforma en faucon et prit son envol.
Sous cette forme, il ne craignait pas le soleil ardent du désert de son territoire et surtout, il avait une vue imprenable sur tout. Deux heures de vol suffirent pour repérer un petit groupe d’hommes qui avançait lentement en plein milieu du désert. C’était une heure chaude et ils décidèrent de se reposer auprès d’une oasis qui serait bientôt leur tombeau.
Le rapace fondit sur eux, ne leur laissant pas le temps de saisir ce qui leur arrivait. Un cri perçant atteignit leurs oreilles. Un cri de guerre annonciateur de velléités belliqueuses.
Il n’avait pas encore touché le sol qu’il se transforma. Le tueur était dans l’arène aux lions et le sentiment appelé peur ne l’effleurait même pas. Il avait sauté sur la proie qui lui semblait la plus grosse. Ils roulèrent dans le sable. Une fumée de poussière vola dans l’air, masquant les deux corps en compétition. Samaël avait donné un coup mortel dans la nuque de l’homme et l’avait neutralisé. Cependant, les autres membres de la petite équipe avaient repris leurs esprits. A la place d’êtres humains, trois animaux l’entouraient à présent. Une panthère noire, un taureau et un rhinocéros. Aïe. Il se sentait acculé, mais une phrase prononcée par son maître d’arme répondit à son appréhension : « Ne recule jamais devant ton adversaire, fais lui face, sinon tu es faible. »
Samaël fléchit les jambes, sortit une épée de son dos et se prépara à l’attaque imminente. Le taureau chargea en premier. Il l’évita sans mal, s’écartant simplement de son passage. Il avait quelques secondes de répit, le temps qu’il fasse demi-tour. Il se rua donc sur la panthère qui bondissait sur lui. Il lui enfonça son épée dans le ventre, mais il récupéra tout de même une griffure à l’épaule, bien que peu profonde, ses mouvements se ralentiraient. Il bascula la panthère par-dessus son dos et se métamorphosa à nouveau en faucon avant que le rhinocéros et le taureau ne lui assènent de coups féroces. Il fallait qu’il les force à se retransformer en hommes. L’oiseau tenta tout de même une action délibérément dangereuse. Il fondit sur le taureau qui le cherchait toujours près du cadavre du félin et lui creva les yeux, puis il battit en retraite. Cependant, il avait réussi son coup. L’un des deux mastodontes avait un genou à terre et hurlait de douleur tandis que son compère s’était approché de lui. Samaël reprit forme humaine et s’avança vers eux. Le seul survivant (sans blessure grave du moins) lui cria :
« Meurs ! » Ah nous y voilà. La fureur brûlait les yeux du bandit qui avait vu ses acolytes périr l’un après l’autre au cours d’un combat…totalement inégal. Il avait un cimeterre en main qui brillait sous le feu ardent du soleil au-dessus de leurs têtes. Une bourrasque de vent surprit les deux combattants. Cela laissa le temps à notre protagoniste de se mettre en garde et de donner le premier coup. Le choc des épées résonna. Ils s’écartèrent pour foncer aussitôt une nouvelle fois sur leur cible. Un combat singulier s’engagea où l’assassin n’eut aucune pitié pour celui qui lui tenait tête et dont la maîtrise de l’escrime était piètre.
Ils étaient l’un contre l’autre, leur danse macabre fouettant le sable sous leurs bottes, faisant suer leurs lames croisées. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres lorsque l’une des figures se crispa d’un coup, se figeant royalement dans la souffrance et l’impression d’avoir été vaincue lamentablement. Un bouillon de sang s’écoulait de sa poitrine…transpercée par une lame qui n’était pas l’épée, non, mais la dague secrète de Samaël qui se rétractait quand bon lui semblait. Le corps de son ennemi s’effondra au sol. Avant qu’il ne tombe toutefois, le vainqueur avait aperçu un collier accroché à son cou qu’il arracha froidement au mort. Il s’agissait de l’amulette. Cela n’avait pas été si difficile finalement…Il devait finir le boulot, il amena ses pas vers l’homme qu’il avait rendu aveugle. Il lui murmura ces mots, tel un rituel à l’oreille :
« Entends-tu le vent divin obscur ? » Il l’acheva en impitoyable bourreau.
Un silence suivit le meurtre qui avait davantage l’apparence d’un massacre ou d’une exécution. L’artiste s’apprêtait à partir, ayant accompli son œuvre, lorsqu’il sentit une présence dans son dos…
Dernière édition par Samaël Ishtar le Lun 3 Mai - 18:15, édité 2 fois
Samaël Ishtar- Infinien~Kingburn
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Qui suis je?
Orientation sexuelle: Bisexuelle (tendance hétéro)
Quêtes/RP:
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Re: Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
Son sommeil s’en était trouvé troublé. Pourtant, les beuglements, les cris, les invectives autant que le métal frappant le métal mirent du temps avant d’atteindre son cerveau, de trouver une signification. Profondément plongé dans un sommeil fiévreux, il mit du temps à saisir bien des implications de ces bruits. Le soleil frappait fort, encore haut dans les cieux, réchauffant son corps sensible à toute modification de température. Et la chaleur lui était insupportable. Il avait la fièvre au corps et sans doute sur le point de sombrer dans un sommeil qui finirait bien par avoir sa peau. Parce que, s’il n’était plus fatigué, il continuait de dormir. Abruti par la chaleur écrasante qui lui brûlait le corps, rendant incandescente chaque partie de sa carcasse de prédateur, il était bien incapable d’ouvrir un œil. Une telle migraine ne pouvait être humaine. Et les lames qui se heurtaient non loin de là n’arrangeaient rien. Pire, les hurlements de colère, de haines, les rugissements, les meuglements et tout autre forme de son un tant soit peu forts lui vrillaient si bien le crâne qu’il en aurait eut les larmes aux yeux pour peu qu’il en soit capable.
Aussi, après un tant qui se trouva fort long, il parvint à ouvrir les yeux. S’il avait été sous forme humaine, il aurait eut de longues gouttes de sueur ruisselant sur son front, dans ses yeux jusque dans son cou, trempant ses vêtements tandis que ses longs cheveux se seraient retrouvés collant à sa peau comme si leur vie en dépendait. Eh bien, sous sa forme animale, le résultat passait presque inaperçu. Du moins à première vue. Si rien, dans son apparence, ne laissait soupçonner un quelconque malaise, lorsqu’il tenta de se lever, il apparaissait comme évident le fait qu'il était plus que mal en point. Et puis, quelle idée de se rendre dans le désert quand l’on a passé toute sa vie dans la neige et les basses températures ! Pour le coup, Allen s’en sentait tout con.
Lui qui avait profité d’un long sommeil afin de récupéré, il se sentait plus mal en point qu’avant sa petite sieste. Il avait la fièvre, il le sentait dans l’entièreté de son pauvre corps malmené, son équilibre s’en trouvait affecté aussi bien que sa vue… et il se sentait mal. Vraiment mal.
Et plus loin des abrutis braillaient à gorges déployées tant et si bien que son poil se hérissa sous l’afflux de la colère… au point qu’il se retrouva le nez dans le sable, l’excitation de la colère ayant aggravé sa migraine carabinée. Il gémit, produisant un son à demi étranglé tandis qu’il se laissait reposer un court instant dans le sable chaud, trouvant presque agréable cette chaleur insupportable qui changeait de celle, écrasant, qui lui broyait le corps dans un étau implacable. Il était mal. Au plus mal.
Avisant le point d’eau à quelques pas de lui à peine, il se maudit de ne pas s’être désaltéré avant. Se traînant jusqu’à l’eau claire, il entreprit de laper l’eau, appréciant la fraîcheur détonnante de l’eau alors que le soleil poursuivait sa macabre tâche : assommer tout imprudent s’aventurant sans préparation dans le désert. Comme lui. Il se désaltéra jusqu’à ce que les bruits de lutte ne puissent plus être ignoré, c’est à ce moment là seulement qu’il réalisa qu’un combat avait lieu non loin de là et que, si la malchance avait continué, il aurait put se retrouvé égorgé dans son sommeil sans même s’en rendre compte. Si mal en point qu’il était, il aurait mit un temps fou à se réveiller complètement quand bien même on lui aurait asséné un violent coup de pied dans les côtes.
Il gravit une petite butte de sable, peinant comme s’il s’agissait du plus haut sommet qu’il ait jamais rencontré malgré sa vie passée dans les montagnes et se retrouva en première ligne pour assister à une mise à mort à proprement parlé. Ce qu’il avait sous les yeux ressemblait davantage à un carnage en règle qu’à un combat rangé et équilibré. Il arrivait pile à l’heure pour assister à la sentence sans condition du vainqueur.
La scène qu’il avait sous ses yeux troublés par la fièvre n’avait rien de très engageante, malgré tout il la trouva sublime. Le rayon doré du soleil éclairait la scène de son halo aussi brutal qu’il était lumineux et doux, transformant le sable en ocre et cuivre d’une beauté sans égale, faisant scintiller les rares plantes entourant l’improbable oasis de ce coin perdu du monde. Le ciel d’un bleu imperturbable se jouait bien du drame qui avait lieu là, à cet instant. Le vainqueur était vêtu des pieds à la tête d’un vêtement qui couvrait l’intégralité de son corps, masquant son visage à un regard moins acéré que le sien. Pourtant, malgré sa fantastique vue, il ne put rien apercevoir. Parce qu’il avait la vue trouble, parce qu’il vacillait malgré son équilibre d’ordinaire assuré, parce qu’il avait un fièvre de cheval et qu’il était déjà étonnant qu’il soit parvenu à se relever.
Malgré tout, il reconnaissait dans ce corps là une sauvage précision, une implacable rigueur… une connaissance vigoureuse de comment abattre un ennemi de la meilleure des façons et le plus rapidement possible. Il y avait trois cadavres. Et le dernier venait à peine de toucher le sol sablonneux, proprement décapité dans un geste propre et exécuté comme s’il avait été mille fois répété. Et, de là où il se trouvait et en dépit de sa fièvre, il ne douta pas un instant que cet homme, là, qui lui tournait déjà le dos dans le but de s’en aller… était un meurtrier bien plus efficace que lui. Et bien plus dangereux.
La menace était évidente, malgré qu’il lui tournait le dos. Il pouvait très bien s’en débarrasser. La tension commençait lentement à durcir ses muscles, à gagner ses veines en faisant rugir l’adrénaline dans son organisme. La fièvre était reléguée loin dans son esprit, pourtant, alors qu’il s’apprêtait à bondir, la tension dans ses pattes arrières sur le point d’exploser dans un bond fabuleux reléguant le tigre au rang d’insignifiant débutant… elle se rappela à lui. Ses pattes se détendaient, tout son corps tendu dans un seul objectif : tomber sur le poil de l’imprudent qui lui tournait le dos… mais la faiblesse de son corps le fit juste basculer en avant dans un saut ridiculement risible et il roula dans le sable comme un vulgaire chaton sans défense ni force. Ballotté dans un roulé-boulé qu’il était bien incapable de contrôler ou d’arrêter.
Sa chute achevée, il retrouva sa forme humaine tandis qu’il se tenait sur le côté, recroquevillé sur lui-même dans une position fœtale, se tenant la tête à deux mains comme si sa vie en dépendait, geignant et gémissant sous la mal de crâne implacable qui lui vrillait la tête, semblant battre sous son crâne dans une mesure proprement insupportable. Pire, la fièvre agitait son corps de tremblement tandis que la chaleur se transformait en une sensation de froid qu’il n’avait jamais ressentie jusqu’alors et qu’il trouva invivable. Il grelottait comme il n’avait jamais grelotté, il gémissait comme il n’avait gémit. Mais le pire dans tout cela, ce n’était pas tant l’état de faiblesse dans lequel il était. Cela ne l’aurait pas dérangé pour peu qu’il ait été dans son pays enneigé si cher et seul. Non, ce qui le dérangeait profondément c’était le fait qu’il se trouvait en présence d’un tueur patenté dans un désert détestable qui lui sapait ses forces en plus de le tuer à petits feux aux moyens d’une fièvre incroyable qui, lentement mais sûrement, le rendait aussi faible qu’un nourrisson. Il était une proie facile pour tout meurtrier qui soit, en herbe ou professionnel. Et cela, il ne le supportait pas.
Alors, usant du peu de forces qui lui restait, et jugeant qu’il préférait encore se tenir debout face à la mort que prostré comme un enfant, il prit lentement appuis sur son bras, basculant son corps pour mieux se redresser. Cela lui prit du temps, ça le fit grogner sous l’effort… et ses bras tremblaient, de même que son corps tandis que ses habits collaient à sa peau comme une seconde peau du fait de la sueur qui ruisselait abondamment. Sueur froide, fièvre ou peu importait d’où elle venait. Elle était et il la trouvait insupportable.
Il vacilla lentement, et se retrouva finalement plus accroupit que debout, les jambes à moitié tendues tandis qu’il tentait de fixer son attention vacillante sur la silhouette devenue floue de l’assassin, du meurtrier… de la menace. Dieu qu’il était mal. Dieu qu’il aurait mille fois voulu tuer cet enfoiré qui se dressait là, lui faire payer sa supériorité, lui faire payer sa faiblesse et lui montrer qu’il n’était pas une proie, qu’il n’était pas faible. Non, il n’était pas faible, il était… il était… affaiblit, malade… il était la proie idéale et il était sur le point d’en pleurer de rage tant il trouvait cela humiliant. Et pas moyen de prononcer une malédiction, une imprécation, il avait la bouche sèche et pâteuse. « Putain de soleil, enfoiré de désert, merde ! » il en tremblait de rage, de rage et de faiblesse, ses muscles gémissants sous l’effort imposé. S’il avait été moins fier, s’il avait eut moins de volonté, il se serait déjà effondré, et il n’en était plus très loin le bougre. Seulement il ne tenait pas à offrir sa gorge, il tenait à se battre un minimum s’il voulait vivre. Un minimum. Même si cela signifiait seulement rester debout, parce qu’il se sentait bien incapable de faire plus. Enfin, qui sait, peut-être le danger finirait-il par débloquer ses moyens perdus ? Alors il gronda. Sa poitrine vibrant sous la menace tremblante qu’il essayait de communiquer. Chancelant, grondant et grognant, il se retenait avec peine de feuler sachant que sous forme humaine et dans son état il ne serait capable de produire qu’un bruit pathétique et risible. Mieux valait ne pas aggraver sa situation déjà pas mal ridicule...
Aussi, après un tant qui se trouva fort long, il parvint à ouvrir les yeux. S’il avait été sous forme humaine, il aurait eut de longues gouttes de sueur ruisselant sur son front, dans ses yeux jusque dans son cou, trempant ses vêtements tandis que ses longs cheveux se seraient retrouvés collant à sa peau comme si leur vie en dépendait. Eh bien, sous sa forme animale, le résultat passait presque inaperçu. Du moins à première vue. Si rien, dans son apparence, ne laissait soupçonner un quelconque malaise, lorsqu’il tenta de se lever, il apparaissait comme évident le fait qu'il était plus que mal en point. Et puis, quelle idée de se rendre dans le désert quand l’on a passé toute sa vie dans la neige et les basses températures ! Pour le coup, Allen s’en sentait tout con.
Lui qui avait profité d’un long sommeil afin de récupéré, il se sentait plus mal en point qu’avant sa petite sieste. Il avait la fièvre, il le sentait dans l’entièreté de son pauvre corps malmené, son équilibre s’en trouvait affecté aussi bien que sa vue… et il se sentait mal. Vraiment mal.
Et plus loin des abrutis braillaient à gorges déployées tant et si bien que son poil se hérissa sous l’afflux de la colère… au point qu’il se retrouva le nez dans le sable, l’excitation de la colère ayant aggravé sa migraine carabinée. Il gémit, produisant un son à demi étranglé tandis qu’il se laissait reposer un court instant dans le sable chaud, trouvant presque agréable cette chaleur insupportable qui changeait de celle, écrasant, qui lui broyait le corps dans un étau implacable. Il était mal. Au plus mal.
Avisant le point d’eau à quelques pas de lui à peine, il se maudit de ne pas s’être désaltéré avant. Se traînant jusqu’à l’eau claire, il entreprit de laper l’eau, appréciant la fraîcheur détonnante de l’eau alors que le soleil poursuivait sa macabre tâche : assommer tout imprudent s’aventurant sans préparation dans le désert. Comme lui. Il se désaltéra jusqu’à ce que les bruits de lutte ne puissent plus être ignoré, c’est à ce moment là seulement qu’il réalisa qu’un combat avait lieu non loin de là et que, si la malchance avait continué, il aurait put se retrouvé égorgé dans son sommeil sans même s’en rendre compte. Si mal en point qu’il était, il aurait mit un temps fou à se réveiller complètement quand bien même on lui aurait asséné un violent coup de pied dans les côtes.
Il gravit une petite butte de sable, peinant comme s’il s’agissait du plus haut sommet qu’il ait jamais rencontré malgré sa vie passée dans les montagnes et se retrouva en première ligne pour assister à une mise à mort à proprement parlé. Ce qu’il avait sous les yeux ressemblait davantage à un carnage en règle qu’à un combat rangé et équilibré. Il arrivait pile à l’heure pour assister à la sentence sans condition du vainqueur.
La scène qu’il avait sous ses yeux troublés par la fièvre n’avait rien de très engageante, malgré tout il la trouva sublime. Le rayon doré du soleil éclairait la scène de son halo aussi brutal qu’il était lumineux et doux, transformant le sable en ocre et cuivre d’une beauté sans égale, faisant scintiller les rares plantes entourant l’improbable oasis de ce coin perdu du monde. Le ciel d’un bleu imperturbable se jouait bien du drame qui avait lieu là, à cet instant. Le vainqueur était vêtu des pieds à la tête d’un vêtement qui couvrait l’intégralité de son corps, masquant son visage à un regard moins acéré que le sien. Pourtant, malgré sa fantastique vue, il ne put rien apercevoir. Parce qu’il avait la vue trouble, parce qu’il vacillait malgré son équilibre d’ordinaire assuré, parce qu’il avait un fièvre de cheval et qu’il était déjà étonnant qu’il soit parvenu à se relever.
Malgré tout, il reconnaissait dans ce corps là une sauvage précision, une implacable rigueur… une connaissance vigoureuse de comment abattre un ennemi de la meilleure des façons et le plus rapidement possible. Il y avait trois cadavres. Et le dernier venait à peine de toucher le sol sablonneux, proprement décapité dans un geste propre et exécuté comme s’il avait été mille fois répété. Et, de là où il se trouvait et en dépit de sa fièvre, il ne douta pas un instant que cet homme, là, qui lui tournait déjà le dos dans le but de s’en aller… était un meurtrier bien plus efficace que lui. Et bien plus dangereux.
La menace était évidente, malgré qu’il lui tournait le dos. Il pouvait très bien s’en débarrasser. La tension commençait lentement à durcir ses muscles, à gagner ses veines en faisant rugir l’adrénaline dans son organisme. La fièvre était reléguée loin dans son esprit, pourtant, alors qu’il s’apprêtait à bondir, la tension dans ses pattes arrières sur le point d’exploser dans un bond fabuleux reléguant le tigre au rang d’insignifiant débutant… elle se rappela à lui. Ses pattes se détendaient, tout son corps tendu dans un seul objectif : tomber sur le poil de l’imprudent qui lui tournait le dos… mais la faiblesse de son corps le fit juste basculer en avant dans un saut ridiculement risible et il roula dans le sable comme un vulgaire chaton sans défense ni force. Ballotté dans un roulé-boulé qu’il était bien incapable de contrôler ou d’arrêter.
Sa chute achevée, il retrouva sa forme humaine tandis qu’il se tenait sur le côté, recroquevillé sur lui-même dans une position fœtale, se tenant la tête à deux mains comme si sa vie en dépendait, geignant et gémissant sous la mal de crâne implacable qui lui vrillait la tête, semblant battre sous son crâne dans une mesure proprement insupportable. Pire, la fièvre agitait son corps de tremblement tandis que la chaleur se transformait en une sensation de froid qu’il n’avait jamais ressentie jusqu’alors et qu’il trouva invivable. Il grelottait comme il n’avait jamais grelotté, il gémissait comme il n’avait gémit. Mais le pire dans tout cela, ce n’était pas tant l’état de faiblesse dans lequel il était. Cela ne l’aurait pas dérangé pour peu qu’il ait été dans son pays enneigé si cher et seul. Non, ce qui le dérangeait profondément c’était le fait qu’il se trouvait en présence d’un tueur patenté dans un désert détestable qui lui sapait ses forces en plus de le tuer à petits feux aux moyens d’une fièvre incroyable qui, lentement mais sûrement, le rendait aussi faible qu’un nourrisson. Il était une proie facile pour tout meurtrier qui soit, en herbe ou professionnel. Et cela, il ne le supportait pas.
Alors, usant du peu de forces qui lui restait, et jugeant qu’il préférait encore se tenir debout face à la mort que prostré comme un enfant, il prit lentement appuis sur son bras, basculant son corps pour mieux se redresser. Cela lui prit du temps, ça le fit grogner sous l’effort… et ses bras tremblaient, de même que son corps tandis que ses habits collaient à sa peau comme une seconde peau du fait de la sueur qui ruisselait abondamment. Sueur froide, fièvre ou peu importait d’où elle venait. Elle était et il la trouvait insupportable.
Il vacilla lentement, et se retrouva finalement plus accroupit que debout, les jambes à moitié tendues tandis qu’il tentait de fixer son attention vacillante sur la silhouette devenue floue de l’assassin, du meurtrier… de la menace. Dieu qu’il était mal. Dieu qu’il aurait mille fois voulu tuer cet enfoiré qui se dressait là, lui faire payer sa supériorité, lui faire payer sa faiblesse et lui montrer qu’il n’était pas une proie, qu’il n’était pas faible. Non, il n’était pas faible, il était… il était… affaiblit, malade… il était la proie idéale et il était sur le point d’en pleurer de rage tant il trouvait cela humiliant. Et pas moyen de prononcer une malédiction, une imprécation, il avait la bouche sèche et pâteuse. « Putain de soleil, enfoiré de désert, merde ! » il en tremblait de rage, de rage et de faiblesse, ses muscles gémissants sous l’effort imposé. S’il avait été moins fier, s’il avait eut moins de volonté, il se serait déjà effondré, et il n’en était plus très loin le bougre. Seulement il ne tenait pas à offrir sa gorge, il tenait à se battre un minimum s’il voulait vivre. Un minimum. Même si cela signifiait seulement rester debout, parce qu’il se sentait bien incapable de faire plus. Enfin, qui sait, peut-être le danger finirait-il par débloquer ses moyens perdus ? Alors il gronda. Sa poitrine vibrant sous la menace tremblante qu’il essayait de communiquer. Chancelant, grondant et grognant, il se retenait avec peine de feuler sachant que sous forme humaine et dans son état il ne serait capable de produire qu’un bruit pathétique et risible. Mieux valait ne pas aggraver sa situation déjà pas mal ridicule...
Allen D.- Infinien~Eternal Snow
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Date d'inscription : 23/04/2010
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Relations ennemies/ parentées/ en couple avec:
Re: Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
- Notre tueur adoré se passa la langue sur ses lèvres asséchées. Il avait la gorge en feu après ce combat qui n’avait même pas réussi à le mettre à bout de souffle. Il semblait tout simplement tranquille et serein. Pas une once de culpabilité. Zéro pourcent d’intérêt pour ces vies consumées trop rapidement. Il prit la peine de boire à son outre, rafraîchissant ainsi ses sens encore en haleine. Il était paré à reprendre du service…lorsqu’on interrompit brusquement ses invectives, ses petits projets sournois. Grondements, gémissements, voire jurons, mais de cela, il n’en était pas certain, il ne pouvait pas non plus affirmer de quelle bestiole il pouvait bien s’agir. Par méfiance – excessive –il tira une dague de sa ceinture de cuir et fit volte-face, s’attendant au pire sauf…à ça. Ce « ça » définissait un spectacle indescriptible tant il était misérable, insensé, inopiné ! Notre sage Samaël, stoïque, faillit en rire. Fallait-il en rire ou en pleurer ? Au comble de l’hésitation toutefois, il ne bougea pas aussitôt, trop surpris par le corps remuant qu’il jaugeait de son regard de faucon. Notre guerrier aguerri n’avait pas pour habitude de tuer un homme à terre, souffrant le martyr et, malgré des tentatives ridicules de prendre l’air menaçant, qui ne lui avait en outre causé aucun désagrément. Prenant cela presque pour un jeu, le jeune homme s’approcha de l’inconnu, sans doute perdu, épuisé et peut-être mourant…mais de chaud. Il était fort vrai que la chaleur avait atteint son paroxysme ce jour-là. Mais l’assassin du désert ne ressentait plus cet excès de canicule comme un handicap. Il s’était adapté depuis le temps. De plus, ses habits étaient d’excellents amis et régulaient sa température. Il ne souffrait dès lors absolument plus du climat de son territoire.
Sam ne ressentit aucune pitié lorsqu’il s’agenouilla dans le sable pour regarder droit dans les yeux l’homme qui voulait peut-être lui demander de l’achever. Il essaya de lire en lui, cherchant les raisons qui l’avaient poussé à s’engager dans cet endroit du bout du monde sans s’être équipé auparavant. Le jeune Ishtar prit une feuille anti-soif qu’il gardait précieusement dans une poche et la déposa sur les lèvres de l’homme au bord du coma. Il ne devait déjà plus être conscient…En tout cas, la fraîcheur de la plante sembla attirer l’individu qui, par réflexe, avala la substance végétale qui agissait dans la seconde. Peut-être se sentait-il déjà mieux. Ces feuilles avaient à de nombreuses reprises sauvé sa propre peau ; et celles de tous les Kingburniens, au moins une fois dans leur vie. Samaël avait agi par pur…il l’ignorait en réalité. Cachant sa gêne, il se releva, douta de lui-même, décida de faire quelque chose. Il prit alors l’homme dans ses bras de fer et le porta jusqu’à l’oasis où il pourrait se désaltérer. Notre ami faisait preuve d’humanisme, oulà, avait-il pris un coup de soleil sur la tête ? Il tenta d’éliminer toute pensée qui suggérait qu’il aidait un autre être humain. Cette image ne convenait pas à son être froid, implacablement misanthrope de nature.
A présent, que devait-il faire ? Un dilemme le prit de court. Abandonner l’homme à son sort ou bien le secourir jusqu’au bout ? Tant pis pour sa réputation…il allait devoir finir le travail commencé. Il allongea l’homme à l’abri des rayons mortels du soleil et lui confectionna une sorte de refuge avec des feuilles qui constituèrent un bel espace d’ombre. Puis il mouilla le front, les bras et le cou de l’homme. Enfin, quand ce fut fait, il s’allongea sous cette cabane improvisée. Ses pensées vagabondèrent ici et là…Dieu seul sait à quoi il songeait en cet instant. Avait-il commis une erreur ? « Il faut savoir, coûte que coûte, Garder toute sa dignité Et, malgré ce qu'il nous en coûte, S'en aller sans se retourner Face au destin qui nous désarme. » Cette citation lui revint en tête alors que ses pensées s'orientaient vers l'individu couché à ses côtés. Finalement, ce soi-disant adversaire avait fait preuve d'une certaine bravoure, sa dignité d'homme était respectable. Notre ami en aurait fait autant dans sa situation. C'est pourquoi ce personnage dont il ignorait le nom apparaissait comme sympathique à ses yeux. Lui au moins ne devait pas être un faible au fond de son âme puisqu'il avait fait face à la menace qu'il représentait.
Il resta éveillé tout le jour et lorsque la nuit vint, il se leva pour s’étirer alors qu’un mouvement le fit se retourner. L’homme reprenait connaissance ? Sam fronça les sourcils, haussa les épaules, indifférent et commença à allumer un feu avec un briquet en forme de faucon. Oui il était égal à lui-même, les gadgets à son effigie l’amusaient autant qu’ils les prenaient vraiment au sérieux. La faim ne le tiraillait pas, mais il essaya de penser à son « hôte » et dénicha un lapin au fond d’un terrier creusé sous terre. Il s’en occupa mécaniquement et supposa que l’odeur tirerait son invité de son sommeil.
Samaël Ishtar- Infinien~Kingburn
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Re: Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
L’enfoiré approcha. Il était à deux doigts de sombrer dans un sommeil qu’il était loin de désirer, l’esprit aux abonnés absents et le corps aux objets perdus, il se sentait lourd, gauche et maladroit. Il haletait sous la chaleur écrasante du soleil, sa bouche très légèrement entrouverte dans un reflex purement animal, celui du félin en proie à trop d’anxiété et souffrant d’une trop forte chaleur. Il n’eut pas la langue pendante non, il se contenta de garder juste ses lèvres à quelques millimètres l’une de l’autre afin d’évacuer un maximum de chaleur, inconscient que cela ne fonctionnerait que s’il reprenait sa forme animale ce qui, dans ce cas-là, lui ferait plus de mal que de bien. « Approche et je te saute à la gorge… approche, viens… » mais son corps en décida autrement. Il s’effondra. Ses jambes tremblantes cédèrent sous lui tandis que son dos rencontrait avec plus ou moins de brutalité le sol sablonneux. Il déglutit péniblement, ressentant avec plus d’acuité la sécheresse de sa gorge, les battements désordonnés de son cœur tandis que la silhouette floue approchait. « N’a…n’approche pas ». C’est fou comme on peut changer d’avis en l’espace de quelques secondes.
Pour la première fois, Allen ressentit comme un début de peur. Une sorte de peur panique. Celle de l’animal à terre qui voit approcher son potentiel prédateur. Et il ne se sentait pas l’étoffe d’un combattant, pas plus qu’il se sentait en état de faire le moindre mouvement pour se protéger. L’arme à sa hanche était devenue inutile, il la sentait plus comme un fardeau désormais. Comme l’attrait imparable qu’un éventuel pillard et meurtrier pouvait trouver à son goût et juger assez utile de trancher la gorge à son possesseur histoire de pouvoir se tirer avec le bien et s’assurer de ne pas avoir d’ennuis par la suite. L’ombre dont la silhouette se trouvait précisée par le contre-jour fut bientôt si proche de lui, qu’il lui aurait suffit de tendre le bras pour le toucher, pour pouvoir sentir du bout de ses doigts le grain de sa peau, la nature de ses vêtements. Pourtant il n’en fit rien. Simplement parce qu’il ne souhaitait pas perdre un bras s’il tentait, ensuite parce qu’il se foutait pas mal de qui était cet abruti qui se tenait au-dessus de lui, semblable à un dieu alors qu’il ressemblait de plus en plus à une loque fiévreuse… ensuite parce qu’il avait plus envie de lui arracher la gorge à coups de crocs plutôt que de lui caresser la joue ou quoique ce soit d’autre. Et enfin parce qu’il était bien incapable d’esquisser le moindre mouvement, ses membres s’étant transformer en guimauve sans son consentement.
Il tenta de fixer son attention, ignorant presque courageusement la douleur lancinante qui en résultat, sur le visage de son… quoi au juste ? Meurtrier ? Sauveur ? Ou seulement du type qui le regarderait crever lentement sous les rayons du soleil avant de se tirer de là en riant de la bonne blague qu’il venait de voir. C’est pas tous les jours qu’on voit un habitant de la neige se rendre en plein désert après tout. C’est en se demandant comment il avait put en arriver là, se montrant aussi stupide qu’imprudent et naïf, qu’il finit par sombrer.
L’inconscience avait quelque chose d’assez agréable au fond, si on exceptait le fait que cela venait de lui arriver au milieu de trois cadavres couverts de sang et en compagnie d’un possible assassin. Le puits sombre continuait à lui faire ressentir quelque chose qui s’approchait à une désagréable sensation de douleur sous le crâne tandis qu’une faiblesse révoltante se lovait dans son corps, imprégnant ses membres au point de le rendre lourd et incapable du moindre mouvement. Mais de cela il s’en foutait pas mal. Il était juste au cœur d’une obscurité rassurante dans laquelle il n’avait nullement besoin de se soucier d’une présence, d’un meurtrier quelconque, de la disparition de son père suite à l’attaque d’un maudit, de cette fièvre détestable qui le rendait malade comme un chien. Ne subsistait qu’une très légère impression d’absence et d’abandon. Il s’écoula ainsi un temps indéfini au court duquel, il ne saurait dire quand, une fraîcheur bienvenue vint descendre dans sa bouche, inondant sa gorge et soulageant une bonne partie de son corps de l’implacable chaleur qui subsistait.
Peu à peu son malaise s’apaisa, son calvaire devenant plus supportable à mesure que le temps passait.
Ni chaud ni froid. Juste chaud et froid. Tiède peut-être. Ou entre les deux. Il faisait chaud, mais il faisait froid. Un frisson agita sa carcasse tandis qu’il ouvrait très légèrement les yeux. La lueur très ténue malgré le soir descendant lui fit refermer les yeux aussitôt et il se tourna sur le côté, se pelotonnant sur lui-même tandis qu’une certaine fraîcheur remplaçait la chaleur écrasante du jour. C’était mieux, plus supportable. Un froid qui, sans ressembler à celui dont il était accoutumé, commençait lentement à lui faire du bien. Il inspira, appréciant la fraîcheur de l’air dans son corps encore chaud des rayons du soleil. Un bruissement non loin de là le fit se raidir… tandis qu’une bonne odeur de viande cuite venait caresse ses sens. Humant l’air, il ouvrit les yeux et se déplaça précautionneusement, ignorant le tiraillement de son épaule tandis qu’il s’allongeait sur le ventre et se tendait vers la lumière mouvante du feu. L’odeur était alléchante, son estomac gargouillant malgré le festin de roi qu’il avait fait quelques heures plus tôt avec le cadavre d’un humain… dont les os reposaient non loin de là d’ailleurs. Il détailla du regard la silhouette qui se découpait dans l’ombre devenue moins présente par l’effet du feu. Le jeu des lumières sur le visage dissimulé par une capuche lui tira un froncement de sourcils frustré et agacé à la fois. Il ne pouvait pas détailler son compagnon du regard et était bien incapable de savoir si l’autre l’avait aidé pour mieux le tuer ensuite ou s’il avait à faire à un bon samaritain. Ce dont il doutait. Il avait perdu toute confiance pour l’espèce humaine et ressemblait davantage à un animal méfiant qu’à un humain. Il se redressa lentement, précautionneusement afin de ne pas attirer trop l’attention de l’autre, ou au moins de ne pas l’effrayer. D’une manière ou d’une autre, il ne tenait pas à provoquer un mouvement d’attaque ou de défense chez l’autre s’il venait à faire un mouvement trop brusque. Comme le loup surprit par les chasseurs, il tentait de se faire tout petit afin d’éviter toute débandade, tout mouvement de la part de son improbable compagnon. Il ne savait pas comme il allait réagir et ne voulait pas le moins du monde se retrouver raide mort parce qu’il avait fait un geste trop prompt au goût de l’autre.
Il s’assit doucement, faisant en sorte de s’éloigner le plus possible de l’assassin tout en évitant que cela ne soit trop flagrant. Il se sentait encore vaseux, le corps faible et une migraine sous-jacente qui n’attendait que le bon moment pour se manifester. Attentif, il détailla l’imprévisible compagnon qui se tenait à côté du feu, faisant cuir un lapin apparemment chassé durant son sommeil… « Je n’étais pas inconscient, j’ai dormi… seulement dormi… ». L’autre avait le corps taillé pour le combat mais pas celui que l’on retrouve souvent entre deux adversaires munis d’épées et de cuirasse épaisse. L’assassin était ce qu’il était : un assassin justement. Long et fin, élancé et possédant une carrure aussi musclée qu’elle était fine et déliée, il semblait capable de courir durant des heures et de poursuivre sur un combat acharné sans s’essouffler comme si cela ne représentait qu’un défi mineur. Et puis, difficile d’ignorer toute la gamme d’armes qu’il pouvait voir. Il était même prêt à parier qu’il n’en voyait pas la moitié.
Il retint le grondement vibrant qui ne demandait qu’à naître dans sa poitrine. La menace était claire, à peine voilée et l’assassin pouvait lui prendre la vie quand il le désirait. Il détestait ça. Pourtant il ne montra pas les crocs ni ne gronda en se mettant sur ses gardes. Il resta assit, dénouant le foulard écarlate qui maintenait ses cheveux et le tendit à son potentiel sauveur. Ou meurtrier.
- Tiens… T’es blessé.
Parce qu’il n’était pas évident d’ignorer la blessure qui marquait l’épaule de l’autre. Elle était légère, rien qui ne mettait sa vie en danger seulement le geste d’Allen était plus une façon muette de le remercier – tout en se voilant la face en se disant qu’il n’avait juste plus besoin du foulard et que sentir le sang de l’autre finirait par lui donner faim en plus de lui donner des envies de chasse – qu’un véritable service. Il détourna le regard, le bras tendu en songeant que sa propre épaule commençait à le lancer, seulement ce n’était pas grand chose. Une morsure bénigne somme toute. Le soleil sécherait le sang – ce qui était déjà fait – et la croûte se formerait plus rapidement. Et puis il n’avait pas mal. Pas vraiment. Juste un petit peu.
Le désert, de nuit, était magnifique autant qu’il était agréable. Pas de chaleur excessive, juste une fraîcheur tout à fait reposante. Il n’avait pas conscience que si le désert était extrêmement chaud de jour, la nuit la température baissait de manière assez exceptionnelle. Malgré tout la température restait douce pour lui, assez agréable. Le peu de vêtement qu’il portait, étant donné qu’il s’était débarrassé de sa veste et resta avec un simple débardeur noir qui restait près du corps. Il n’avait pas froid, ne frissonnait pas et se sentait juste mieux. Si le reste de la nuit restait ainsi, il serait nettement mieux pour le lendemain. Un infime sourire, à peine perceptible, retroussa le coin de sa lèvre tandis qu’il songeait que le désert de nuit était autrement plus agréable qu’il ne l’était de jour.
Puis il tourna son regard vers son "compagnon" du soir et le fixa de ses yeux clair, semblant le percer de son regard tandis qu'une curiosité toute féline pointait le bout de son nez « C'est qui lui, au juste ? ».
Pour la première fois, Allen ressentit comme un début de peur. Une sorte de peur panique. Celle de l’animal à terre qui voit approcher son potentiel prédateur. Et il ne se sentait pas l’étoffe d’un combattant, pas plus qu’il se sentait en état de faire le moindre mouvement pour se protéger. L’arme à sa hanche était devenue inutile, il la sentait plus comme un fardeau désormais. Comme l’attrait imparable qu’un éventuel pillard et meurtrier pouvait trouver à son goût et juger assez utile de trancher la gorge à son possesseur histoire de pouvoir se tirer avec le bien et s’assurer de ne pas avoir d’ennuis par la suite. L’ombre dont la silhouette se trouvait précisée par le contre-jour fut bientôt si proche de lui, qu’il lui aurait suffit de tendre le bras pour le toucher, pour pouvoir sentir du bout de ses doigts le grain de sa peau, la nature de ses vêtements. Pourtant il n’en fit rien. Simplement parce qu’il ne souhaitait pas perdre un bras s’il tentait, ensuite parce qu’il se foutait pas mal de qui était cet abruti qui se tenait au-dessus de lui, semblable à un dieu alors qu’il ressemblait de plus en plus à une loque fiévreuse… ensuite parce qu’il avait plus envie de lui arracher la gorge à coups de crocs plutôt que de lui caresser la joue ou quoique ce soit d’autre. Et enfin parce qu’il était bien incapable d’esquisser le moindre mouvement, ses membres s’étant transformer en guimauve sans son consentement.
Il tenta de fixer son attention, ignorant presque courageusement la douleur lancinante qui en résultat, sur le visage de son… quoi au juste ? Meurtrier ? Sauveur ? Ou seulement du type qui le regarderait crever lentement sous les rayons du soleil avant de se tirer de là en riant de la bonne blague qu’il venait de voir. C’est pas tous les jours qu’on voit un habitant de la neige se rendre en plein désert après tout. C’est en se demandant comment il avait put en arriver là, se montrant aussi stupide qu’imprudent et naïf, qu’il finit par sombrer.
L’inconscience avait quelque chose d’assez agréable au fond, si on exceptait le fait que cela venait de lui arriver au milieu de trois cadavres couverts de sang et en compagnie d’un possible assassin. Le puits sombre continuait à lui faire ressentir quelque chose qui s’approchait à une désagréable sensation de douleur sous le crâne tandis qu’une faiblesse révoltante se lovait dans son corps, imprégnant ses membres au point de le rendre lourd et incapable du moindre mouvement. Mais de cela il s’en foutait pas mal. Il était juste au cœur d’une obscurité rassurante dans laquelle il n’avait nullement besoin de se soucier d’une présence, d’un meurtrier quelconque, de la disparition de son père suite à l’attaque d’un maudit, de cette fièvre détestable qui le rendait malade comme un chien. Ne subsistait qu’une très légère impression d’absence et d’abandon. Il s’écoula ainsi un temps indéfini au court duquel, il ne saurait dire quand, une fraîcheur bienvenue vint descendre dans sa bouche, inondant sa gorge et soulageant une bonne partie de son corps de l’implacable chaleur qui subsistait.
Peu à peu son malaise s’apaisa, son calvaire devenant plus supportable à mesure que le temps passait.
Ni chaud ni froid. Juste chaud et froid. Tiède peut-être. Ou entre les deux. Il faisait chaud, mais il faisait froid. Un frisson agita sa carcasse tandis qu’il ouvrait très légèrement les yeux. La lueur très ténue malgré le soir descendant lui fit refermer les yeux aussitôt et il se tourna sur le côté, se pelotonnant sur lui-même tandis qu’une certaine fraîcheur remplaçait la chaleur écrasante du jour. C’était mieux, plus supportable. Un froid qui, sans ressembler à celui dont il était accoutumé, commençait lentement à lui faire du bien. Il inspira, appréciant la fraîcheur de l’air dans son corps encore chaud des rayons du soleil. Un bruissement non loin de là le fit se raidir… tandis qu’une bonne odeur de viande cuite venait caresse ses sens. Humant l’air, il ouvrit les yeux et se déplaça précautionneusement, ignorant le tiraillement de son épaule tandis qu’il s’allongeait sur le ventre et se tendait vers la lumière mouvante du feu. L’odeur était alléchante, son estomac gargouillant malgré le festin de roi qu’il avait fait quelques heures plus tôt avec le cadavre d’un humain… dont les os reposaient non loin de là d’ailleurs. Il détailla du regard la silhouette qui se découpait dans l’ombre devenue moins présente par l’effet du feu. Le jeu des lumières sur le visage dissimulé par une capuche lui tira un froncement de sourcils frustré et agacé à la fois. Il ne pouvait pas détailler son compagnon du regard et était bien incapable de savoir si l’autre l’avait aidé pour mieux le tuer ensuite ou s’il avait à faire à un bon samaritain. Ce dont il doutait. Il avait perdu toute confiance pour l’espèce humaine et ressemblait davantage à un animal méfiant qu’à un humain. Il se redressa lentement, précautionneusement afin de ne pas attirer trop l’attention de l’autre, ou au moins de ne pas l’effrayer. D’une manière ou d’une autre, il ne tenait pas à provoquer un mouvement d’attaque ou de défense chez l’autre s’il venait à faire un mouvement trop brusque. Comme le loup surprit par les chasseurs, il tentait de se faire tout petit afin d’éviter toute débandade, tout mouvement de la part de son improbable compagnon. Il ne savait pas comme il allait réagir et ne voulait pas le moins du monde se retrouver raide mort parce qu’il avait fait un geste trop prompt au goût de l’autre.
Il s’assit doucement, faisant en sorte de s’éloigner le plus possible de l’assassin tout en évitant que cela ne soit trop flagrant. Il se sentait encore vaseux, le corps faible et une migraine sous-jacente qui n’attendait que le bon moment pour se manifester. Attentif, il détailla l’imprévisible compagnon qui se tenait à côté du feu, faisant cuir un lapin apparemment chassé durant son sommeil… « Je n’étais pas inconscient, j’ai dormi… seulement dormi… ». L’autre avait le corps taillé pour le combat mais pas celui que l’on retrouve souvent entre deux adversaires munis d’épées et de cuirasse épaisse. L’assassin était ce qu’il était : un assassin justement. Long et fin, élancé et possédant une carrure aussi musclée qu’elle était fine et déliée, il semblait capable de courir durant des heures et de poursuivre sur un combat acharné sans s’essouffler comme si cela ne représentait qu’un défi mineur. Et puis, difficile d’ignorer toute la gamme d’armes qu’il pouvait voir. Il était même prêt à parier qu’il n’en voyait pas la moitié.
Il retint le grondement vibrant qui ne demandait qu’à naître dans sa poitrine. La menace était claire, à peine voilée et l’assassin pouvait lui prendre la vie quand il le désirait. Il détestait ça. Pourtant il ne montra pas les crocs ni ne gronda en se mettant sur ses gardes. Il resta assit, dénouant le foulard écarlate qui maintenait ses cheveux et le tendit à son potentiel sauveur. Ou meurtrier.
- Tiens… T’es blessé.
Parce qu’il n’était pas évident d’ignorer la blessure qui marquait l’épaule de l’autre. Elle était légère, rien qui ne mettait sa vie en danger seulement le geste d’Allen était plus une façon muette de le remercier – tout en se voilant la face en se disant qu’il n’avait juste plus besoin du foulard et que sentir le sang de l’autre finirait par lui donner faim en plus de lui donner des envies de chasse – qu’un véritable service. Il détourna le regard, le bras tendu en songeant que sa propre épaule commençait à le lancer, seulement ce n’était pas grand chose. Une morsure bénigne somme toute. Le soleil sécherait le sang – ce qui était déjà fait – et la croûte se formerait plus rapidement. Et puis il n’avait pas mal. Pas vraiment. Juste un petit peu.
Le désert, de nuit, était magnifique autant qu’il était agréable. Pas de chaleur excessive, juste une fraîcheur tout à fait reposante. Il n’avait pas conscience que si le désert était extrêmement chaud de jour, la nuit la température baissait de manière assez exceptionnelle. Malgré tout la température restait douce pour lui, assez agréable. Le peu de vêtement qu’il portait, étant donné qu’il s’était débarrassé de sa veste et resta avec un simple débardeur noir qui restait près du corps. Il n’avait pas froid, ne frissonnait pas et se sentait juste mieux. Si le reste de la nuit restait ainsi, il serait nettement mieux pour le lendemain. Un infime sourire, à peine perceptible, retroussa le coin de sa lèvre tandis qu’il songeait que le désert de nuit était autrement plus agréable qu’il ne l’était de jour.
Puis il tourna son regard vers son "compagnon" du soir et le fixa de ses yeux clair, semblant le percer de son regard tandis qu'une curiosité toute féline pointait le bout de son nez « C'est qui lui, au juste ? ».
Allen D.- Infinien~Eternal Snow
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Date d'inscription : 23/04/2010
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Qui suis je?
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Re: Le piège ardent du soleil, et le désert ne pardonne pas [SAM]
- L’harmonie, la paix intérieure, la sérénité du meurtrier, qu’importe le nom qu’on lui donne, est toujours dérangeante. Pourquoi ? Parce qu’on imagine que le tueur est quand même humain, l’imaginer ne serait-ce qu’un instant sans une once de pitié devant une victime qu’il tue sous ses yeux, semble aberrant. Oui, tout le monde a peur d’être lui-même un serial killer caché sous une tonne de moralités toutes plus absurdes les unes que les autres. Pourtant, la froideur de l’assassin existe bel et bien et ce dernier ne ressent aucune culpabilité. Samaël correspondait à cette catégorie de personne qui répondait sans hésitation : « c’est mon métier », tandis qu’il nettoyait ses couteaux de boucher. Il avait appris depuis longtemps à ne plus être jugé pour ses crimes. Il ne concevait pas un enfer où il serait envoyé après sa mort inexorable. C’est pourquoi la peur d’être tué ne l’effleurait pas un seul instant de son existence qui tenait malgré tout à un fil à chaque nouvelle rencontre.
L’enfant de la Lune avait la désobligeance de défier la vie, il ne lui rendait pas hommage, il préférait l’offenser, la pousser dans ses derniers retranchements. Il était le maître de son destin, le capitaine de sa vie, voilà tout.
Notre ami perçut le mouvement de son « compagnon » (il n’avait guère trouvé de terme plus adéquat puisqu’il ignorait tout de lui), il s’apprêta à se lever et à l’accueillir, mais il remarqua la manœuvre de son invité d’honneur, plus vite que son ombre. Il s’abstint donc, prenant l’air le plus sage et le plus posé du monde alors que dans la même journée il avait pris quatre vies, pesant chacune aussi lourdement dans la balance que la sienne. Toutefois lui, avait vaincu le défi de la vie, il avait justifié et exigé son droit à la liberté. Il ressentit dans tout son être chaque bruissement, chaque émanation physique, chaque onde de choc de l’individu. Il admira soudain cette manière de se mouvoir aussi lentement que l’air, de prendre part aux éléments qui l’entouraient alors qu’il n’était même pas de ce territoire semblait-il, cet inconnu le charmait par la balance de ses gestes précis et maîtrisés. Un vrai félin pensa le jeune guerrier du désert. Sa capuche cachait à la vue de quiconque l’intégralité de son visage, cela lui permettait d’une part de provoquer une certaine peur, d’entretenir le mystère sur son identité et de mieux espionner ses potentiels adversaires. Son regard de faucon était d’une vigilance extrême.
Sam surveillait aussi bien la cuisson du lapin que son voisin, assis à quelques pas de lui, suffisamment éloigné, soit dans un périmètre de sécurité tout à fait acceptable, et suffisamment près pour saisir et avoir le contrôle de la situation. Ingénieux. A sa place, il se dit qu’il en aurait certainement fait autant. Attendant le bon moment pour réagir lorsque l’Infinien défit ce qui lui tenait lieu d’attache, il se montra modeste, mais décida d’accepter cette offre raisonnable qui faisait office de remerciement, une reconnaissance dont il aurait très bien pu se passer. Son acceptation n’était qu’une face cachée de la politesse préfabriquée par des années de servitude. Toujours favoriser la forme au fond lorsque la situation s’y prêtait, évidemment.
Avant ce présent, cette aide tombée du ciel, Samaël n’avait pas du tout eut conscience de sa blessure qui se refermait peu à peu. Il eut l’air embarrassé de n’avoir pas pris soin de lui-même; il prit par conséquent le foulard délicatement et entoura son épaule de ce tissu doux et peu gênant pour sa gestuelle. Il se permit par la suite d’observer le personnage étrange qui lui faisait face. Etrange, parce qu’il venait de s’adresser à lui en le tutoyant, erreur numéro une, ensuite parce qu’il n’avait pas le teint halé de son pays natal. Blanc comme neige (il n’en avait vu qu’une seule fois dans sa vie et c’était un jour exceptionnel), les cheveux trop longs d’une blancheur immaculée, une carrure, il le devina, qui, sans les blessures partielles qui le couvraient et la fatigue qui roulait sur son corps, était droite et fière. Il était rare qu’un tueur respecte l’un de ses congénères. D’ordinaire, il cherchait seulement à se sentir supérieur à lui. Or dans ce cas-là, le Kingburnien respectait son interlocuteur avec une sincérité sans fioriture. Notre protagoniste répondit au cadeau par une offre appétissante. La chair du lapin parfumait l’air et il savait par instinct que l’étranger ne résisterait pas à la tentation d’y goûter, voire de le dévorer sans autre forme de procès.
Sur ces entrefaites d’une conventionalité exaspérante pour le jeune Ishtar, celui-ci prit soin de demander d’une voix veloutée et pareille au sifflement du vent dans les feuillages :
« Qui êtes-vous ? Et qu’est-ce qui vous amène dans pareil domaine ? »
Sam, l’asocial le plus désespérant de Kingburn, ne s’épuisait pas en paroles chétives et d’une inutilité sans commune mesure. Il allait droit au but et ses intentions paraissaient toujours claires et prévues quelques temps en avance. Ici, en l’occurrence, il espérait se débarrasser de l’homme rapidement après qu’il fut repu en lui indiquant le moyen de s’évader de ce labyrinthe de sable, dont il était l’un des rares détenteurs du secret.
Samaël Ishtar- Infinien~Kingburn
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